II.1 Avant propos:

A la recherche de moteur toujours plus puissant, les industries cherchent donc à innover en développant de nouveaux carburants aux particularités différentes. Mais les carburants traditionnels pourraient totalement convenir à ces industries si d'autres facteurs n'entraient pas en jeu (pollution, cout).Le but de notre biocarburant est alors de créer un nouveau carburant au moins avec le même rendement énergétique voire plus intéressant.  

II.2 Récolte

Pour récolter des microalgues, il existe plusieurs façons. Certaines algues sont faciles à extraire de l'eau, par simple filtration, si la taille de l'algue est supérieure à 30 micromètres.En revanche, pour la plupart des autres espèces, il faut ajouter une étape de floculation(opération qui permet de regrouper les microalgues par paquets pour faciliter l'extraction) .

La récolte des micro-algues est très complexe, à cause de leur taille.

Il existe la centrifugation ou la flottation qui se base sur la différence de densité entre les composés de l'algue ( les particules de gaz se fixent aux microalgues et leur permettent d'être plus légères) 

Une fois la récolte des algues terminée, leur transformation est possible, pourobtenir huile, gaz, sucre...

II.3 Transformation des algues 

II.4 Biodiesel :

Le moteur diesel a été conçu par Rudolph Diesel en 1936 ; à l'origine ce moteur était conçu pour fonctionner grâce à de l'huile végétale, mais à cause de la crise de 1930, le prix de ce « carburant » était trop élevé alors, le gazole ayant les mêmes propriétés est apparu. Aujourd'hui, un moteur diesel pourrait encore fonctionner grâce à un carburant constitué à 100% d'huile mais en France la Loi impose un maximum de 30% d'huile hydrogénées avec du gazole ou jusqu'à 80%d'huile transesterifie.

II.4.1 Extraction 

Le but d'un biocarburant à partir de microalgues est d'extraire les lipides contenues dans ces végétaux, les transformer pour le mélanger avec du diesel. Les micro-algues ont une capacié à produire près de 50% de leur poids déshydraté en lipides. C'est 6 à 20 fois plus important que les plantes oléagineuses terrestres. Notons qu'il reste encore une grande place à l'innovation dans l'extraction d'huile pour permettre un rendement encore plus important mais surtout moins couteux pour concurrencer les carburants de 1ère et 2ème génération.

Lors de notre expérience réalisée en laboratoire pour extraire les huiles des micro-algues, nous avons simplement fait une distillation.

Les industries de microalgues (cosmétiques...) , n'extraient pas leurs huiles de la même manière .

Pour l'instant les techniques les plus efficaces qui ont été trouvés pour extraire de l'huile n'ont été testées qu'à l'échelle des laboratoires et doivent encore faire leurs preuves pour une industrialisation dans les secteurs des carburants.

Pour extraire l'huile des microalgues, la technique d'extraction principalement utilisée est l'extraction par solvant. Une fois  que les cellules  ne sont plus protégées par leur paroi cellulaire (grâce au broyage...),le solvant organique extracteurs pourra se lier à l'huile, sans être miscible avec les autres composants de la cellule (glucide ou protéines). Cette opération permet de jouer avec la solubilité de l'huile (molécules organiques) dans un solvant organique lui aussi. Au départ, nous voulions faire notre expérience avec ce procédé mais le solvant était trop dangereux pour employer cette méthode au laboratoire.

Une fois l'extraction d'huile terminée, il reste encore une étape avant de pouvoir la mélanger avec du diesel. Cette manipulation a pour but de rendre stable la molécule. On peut soit faire une hydrogénation, soit réaliser une transestérification

II.4.2 Transesterification :

Il existe aussi un procédé, pour transformer de l'huile en biodiesel, qui s'appelle la Transestérification. Ce phénomène est d'ailleurs le plus utilisé pour former du biodiesel. Le but est de créer une réaction de l'huile avec de l'éthanol (ester) grâce à un catalyseur (espèce chimique ne réagissant pas dans la réaction mais qui va permettre de la démarrer), pour former un autre ester.

Il existe deux types de catalyses, qui sont relativement proches: la catalyse basique ou acide. La catalyse basique est plus rapide mais la catalyse acide fournira un ester plus pur.

Ce procédé permettra de réduire la masse et la densité de la molécule. L'huile transéstérifiée aura des propriétés plus proches du diesel.

II.4.3 Hydrogénation :

L'hydrogénation est utilisée depuis le dix-neuvième siècle par les industries. C'est une réaction chimique qui consiste à rendre le produit plus stable et à rendre l'huile végétale le plus proche du gazole.

Les huiles contenant des acides gras sont instables ; à cause de leurs doubles liaisons, elles sont sensibles à la lumière, à l'action d'oxygène et aux chaleurs. C'est à ce moment qu'intervient l'hydrogénation.

Dans cette réaction, les hydrogènes provenant du dihydrogène gazeux vont venir s'ajouter du même côté sur une double liaison entre deux carbones, et donc la casser. Le catalyseur métallique va permettre de démarrer la réaction et c'est lui qui va permettre aux atomes d'hydrogène, de s'ajouter du même côté de la double liaison .

Une fois les doubles liaisons cassées, l'huile est devenue beaucoup plus intéressante, car elle pourra être conservée plus longtemps. De plus comme nous le montrent les formules développées ci-jointes, les molécules d'huile hydrogénée et de gazole seront presque identiques . Elles auront donc des propriétés proches. C'est pourquoi il est possible de mélanger seulement 10% d'huile non hydrogénée avec du gazole, alors que nous pouvons mélanger légalement jusqu'à 30 %, une fois que l'huile a été saturée en hydrogène .

Formule développée d'une molécule d'acide gras (dont l'huile fait partie) avant et après l'hydrogénation. 

Formule développée d'une molécule de gazole :

Le biodiesel par hydrogénation est plus couteux, en revanche, son émission de CO2 se rapprochera beaucoup plus du gazole. Ceci est bénéfique pour les biodiesels  de 1ère génération (beaucoup plus polluants avec Transestérification) mais pour le biocarburant à partir de microalgues, il vaut mieux procéder par transestérification ( 80% moins polluant que le diesel)

II.5 Expérimentation :

Nous avons eu l'idée de vouloir produire notre propre huile alguale . Pour cela nous nous sommes procurés des microalgues appelées : "spirulines" qui contiennent des acides gras : Glucides ( 15/25% ) lipides ( 4/7% ) .

Nous sommes donc allés aux laboratoires de Saint Stanislas , et les laborantines nous ont permis d'obtenir le matériel nécessaire afin de produire notre huile algale .

Tout d'abord nous avions besoin d'extraire l'huile essentielle de nos microalgues en effectuant une distillation afin d'enlever les composants des microalgues qui ne nous intéressent pas :

Avant les manipulations nous avons pris soins de mettre des gants, une blouse et des lunettes.

MATERIEL :

1 ballon de 500mL / 1 chauffe ballon 2 supports élévateurs / 2 potences / 2 noix / 2 pinces / 1 pince à ballon / 1 pince à 3 bras Un tube à reflux / Un thermomètre / Un bêcher 

MONTAGE DE LA DISTILLATION :

Nous avons disposé un ballon de 500mL maintenu par une pince à ballon tenue par une noix sur une potence . Ce ballon est disposé dans un chauffe-ballon posé sur un support élévateur . Un tube à reflux relie le ballon et le réfrigérant ( le tube à reflux sert à condenser les vapeurs de notre mélange ). Nous avons introduit un thermomètre en haut afin de connaitre la température des vapeurs s'échappaient . Le réfrigérant est composé d'une entrée d'eau froide située en bas , pour refroidir les vapeurs , et d'une sortie à son extrémité opposée afin d'évacuer cette eau froide . Le réfrigérant déverse son contenu dans un bêcher posé sur un support élévateur .

Nous avons mis 50g de microalgues dans un bêcher de 500mL , nous avons ajouté 400mL d'eau et quelques pierres ponces afin que l'ébullition soit contrôlée ( que les bulles ne fassent pas sortir notre mélange ) . En faisant chauffer le ballon , le mélange arrive à sa température d'ébullition de 100•C , une évaporation se produit et va se diriger grâce au tube à reflux dans le réfrigérant pour qu'une liquéfaction se présente et nous allons récupérer l'huile essentielle dans le bêcher .

Après avoir récupéré le contenu du bêcher composé d'huile essentielle de microalgues et d'eau , nous faisons une décantation .

MONTAGE DE LA DÉCANTATION :

Nous mettons une ampoule à décanter sur un support de ce même nom et l'entonnoir sur l'ampoule . Nous réalisons le montage sous une hotte puisque l'expérience comporte des substances à risque .

Nous mettons un bêcher au bout de l'ampoule .

Matériel :

Ampoule à décanter / Spatule / Support à ampoule à décanter / Entonnoir / Bêcher

Nous avons versé notre substitut dans l'ampoule , puis rajoutons un solvant organique qui est le dichlorométhane ( 150mL ) car il est soluble ( miscible ) avec l'huile essentielle qui est une molécule organique. Nous additionnons de l'eau salée pour réduire la solubilité .

Nous mélangeons le tout ,et nous versons la phase du bas qui a une densité supérieure à celle du haut car l'huile et le dichlorométhane ont une densité supérieure à 1g/cm3 .

Après avoir récupéré notre phase , nous devons extraire le solvant de notre huile .

Afin de vérifier que nous avons pris la bonne phase , nous avons fait une mise en évidence d'eau .

Pour cela , il nous a fallu

Deux coupelles / Une pipette / Du sulfate de cuivre 

Nous avons versé dans chacune des coupelles soit un peu de la première phase , soit un peu de la seconde phase , puis la solution de la phase se situant au dessus est devenue bleue au contact du sulfate de cuivre anhydre donc il y a de l'eau et ce n'est pas notre phase . Au contraire l'autre est restée de même couleur .

Ensuite nous avons fait une évaporation rotative , afin d'évacuer le dichlorométhane . Cela consiste à utiliser les températures d'ébullition  des différents composés de notre mélange .

Nous avons utilisé un évaporateur rotatif , dans lequel nous avons placé notre mélange dans un ballon .


La température d'ébullition du dichloromethane se trouve entre 39•C et 40•C . Pour l'huile il faut une température de 200•C avant une certaine ébullition.Nous avons donc placé l'évaporateur sur 70•C.

Nous avons réussi au bout de ces expériences à produire notre huile alguale, mais à cause des traces de dichlorométhane présentes dans l'huile, le mélange s'est évaporé. Ce qui rendait impossible la suite de l'expérience. 

Une fois l'huile essentielle extraite, nous voulions comparer grâce à une CCM d'une huile de tournesol et d'huile d'olive, pour voir si elles possédaient les mêmes espèces chimiques.

Pour cela il nous aurait fallu des capillaires , des feuilles à chromatographie et une lampe à UV.


Une fois le mélange passé dans l'évaporateur rotatif, nous aurions pû avoir de l'huile algale sans dichlorométhane. Nous aurions fait une hydrogénation pour rendre plus stable le mélange et permettre de le mélanger jusqu'à 30 % dans notre mélange. Lorsque l'huile alguale aurait été saturée en hydrogène, nous aurions mélangé 30cl d'huile, avec 70cl de gazole. Nous aurions donc eu un biodiesel avec les mêmes caractéristiques qu'un carburant B30. Pour tester ce carburant, nous nous sommes renseignés auprès d'une entreprise de location, qui nous proposait de nous louer un alternateur rotatif au diesel.

L'hydrogène étant très explosif, nous n'avons pas pu risquer d'effectuer cette manipulation dans l'enceinte de l'établissement. Avec de l'huile insaturée, nous aurions pû seulement mélanger l'huile dans une proportion de 10 %. Mais compte tenu de notre problème expérimental nous n'avons pas pu terminer notre expérience.

En revanche, cette expérimentation nous a permis de voir que la synthèse d'un biocarburant est réalisable même à notre échelle. Pour finir, si nous avions pû finir l'expérience et faire fonctionner l'alternateur rotatif nous en aurions conclu qu'un biodiesel a la même efficacité qu'un diesel.

II.6 Bioethanol :

Pour commencer, le but est d'abord d'extraire le saccharose des algues. Nous pouvons le faire de deux manières différentes : Soit une action mécanique (par ultrasons, injection d'ultrasons dans les microalgues), soit une action chimique (dissolution des cellules grâce aux enzymes qui vont désorganiser les cellules).

L'éthanol est considéré comme l'un des biocarburants les plus faciles à fabriquer. L'éthanol est d'ailleurs connu depuis des centaines d'années. Mais le bioéthanol de troisième génération est lui, bien plus nouveau même si sa production n'est pas vraiment différente du bioéthanol de betteraves ou de canne à sucre.

Ces deux techniques vont permettre de récupérer l'amidon des microalgues à basse température, l'amidon ne sera donc pas caramélisé.

Une fois l'amidon récupéré, il faut l'hydrolyser pour le transformer en sucre. L'amidon est une molécule composée de monosaccharides (dans notre cas glucose).Les glucoses sont reliés entre eux par des liaisons appelé « liaisons glycosidiques » (notons la présence d'un atome d'oxygène entre chaque monosaccharides). 

Structure d'une molécule d'amidon végétale :

Le but de l'hydrolyse est de séparer ces glucoses par l'action de l'eau. L'enzyme responsable de l'hydrolyse va briser une molécule d'eau. Chacun des glucoses pourra donc reconstituer deux groupements OH au bout de leur liaison. Les glucoses seront donc séparés et nous aurons donc du sucre.

Structure d'une molécule de glucose végétale :

Lorsque le sucre est produit, le but est de transformer le glucose en éthanol .Pour cela, deux conditions sont requises: un milieu sans oxygène et des levures permettant la fermentation alcoolique. Une fois les levures privées d'air, elles réalisent des réactions chimiques, appelé fermentation pour continuer à vivre. Selon l'équation :

C6H12O6 --> 2 CO2 +2 C2H6O

Après la création d'éthanol il ne reste plus qu'à mélanger ce produit avec 30% d'essence pour obtenir un bioéthanol microalgual.

Le bioéthanol a une consommation 20% plus grande que celle de l'essence mais permet une conduite tout aussi souple et puissante sans encrassage du moteur.

II.7 Huile pyrolytique :

Depuis quelques années un nouveau carburant 100% végétal pouvantse substituer au pétrole est en train d'être développé. En revanche, aucun moteur ne peut encore aujourd'hui fonctionner grâce à ce carburant appelé l'huile pyrolytique.

Pour créer cette « huile » à partir de microalgues il faut passer par une voie thermochimique, cette méthode consiste à chauffer les microalgues très rapidement (environ 500 degrés) dans un four pyrolytique sans oxygène et faire redescendre la température à la même vitesse. C'est ce qu'on appelle la pyrolyse, qui consiste à chauffer très fort un réactif pour faire sortir des produits qu'il ne contenait pas avant. En chauffant à cette température un produit, les molécules se décomposent en molécules plus petites ce qui les rend plus légères. Les molécules encore plus légères brulent (comme les gaz) et le corps est déshydraté, rappelons que l'eau est corrosive pour les pièces du moteur et rends plus difficile la combustion. Ensuite le réactif est refroidi pour permettre aux chaines de Carbonne supérieur à 4 carbonés de se condenser (hydrocarbures) et aux chaines inférieur à 3 de rester à l'état gazeux (chaines qui ne sont pas intéressantes pour avoir les même propriétés que le pétrole).

En revanche, nous ne pouvons pas compter sur ce carburant dès maintenant car son efficacité n'est pas convaincante. Sa teneur en oxygène étant trop élevée, elle ne peut pas faire fonctionner un moteur. A cela s'ajoute, un prix très onéreux aujourd'hui le litre d'huile pyrolytique microalguale s'approche des 10 euros

De plus, l'huile pyrolytique reste polluante lors de sa transformation (des gaz toxiques s'échappent) et même lors de sa combustion. En revanche elle réduirait quand même la pollution et serait durable. Notons que ces affirmations ne sont encore que des suppositions car le projet concernant ces "hydrocarbures" n'en est qu'à l'état de recherche.(l'huile pyrolytique ne peut pas être appelée hydrocarbure à proprement parlé, à cause de sa quantité d'oxygène trop importante.)

Source : slide share pyrolyse pp uk        

II.8 Raffinerie et hydrotraitement :

Le pétrole brut ou l'huile pyrolytique ne peuvent pas être fonctionnels sans un raffinage. De plus leur composition en soufre étant trop importante, il est nécessaire de faire un hydrotraitement pour le réduire. L'hydrotraitement est un procédé visant à éliminer le soufre contenu dans les huiles pyrolytiques et le pétrole à l'aide d'hydrogène. C'est le raffinage qui permet de transformer le pétrole ou l'huile pyrolytique en hydrocarbure.

Le but de l'hydrotraitement, est de créer une boucle contenant de l'hydrogène pressurisé par un appareil appelé compresseur. Le catalyseur (qui va permettre de déclencher la réaction), placé avec le mélange dans un réacteur. Les composés soufrés vont se transformer en sulfure d'hydrogène H2S qui sera plus facile à extraire. Pour cette réaction, un apport en continu d'hydrogène doit être installé puisqu'elle est consommatrice hydrogène.

II.9 Biocarburants à partir de microalgues :

Bien que l'homme ait toutes les techniques pour la création du bioéthanol et biodiesel à partir de microalgues, aucun de ces biocarburants n'est encore commercialisé pour les consommateurs. Les techniques d'exploitation des microalgues sont très complexes et nouvelles. Et les industries emploient donc beaucoup de moyens financiers pour le développement de cette énergie. C'est donc  le cout du carburant à la sortie de sa formation qui est encore trop important pour le commercialiser à grande échelle. ( 10€ pour du B30 et près de 50€ pour l'huile pyrolytique)Beaucoup de recherches sont aujourd'hui entreprises pour exploiter les microalgues à un prix plus abordable pour le consommateur.

Pour ce qui est de l'huile pyrolytique, son développement n'est pas non plus possible , pour une raison économique, mais surtout pour son incapacité à remplacer le pétrole, car même une fois raffinée, elle ne pourra pas faire fonctionner un moteur.

II.10 Fonctionnement moteur :

Pour étudier les différents types des carburants, il est nécessaire de bien comprendre le fonctionnement d'un moteur à essence et diesel.

Les moteurs transforment de l'énergie thermique en énergie mécanique . Ils fonctionnent grâce aux cylindres (voir schéma) qui par leur rotation, vont entrainer les roues .C'est l'énergie thermique, produite par combustion du carburant à l'intérieur des cylindres qui permet cette rotation. Un cylindre marche en 4 temps.

II.10.1 Moteur à essence : Le premier temps est la phase d'admission (transmission d'air et d'essence). La soupape d'admission s'ouvre, le carburant pénètre dans le cylindre et la pression fait descendre le piston qui permet un premier demi-tour du vilebrequin. Une fois les deux soupapes fermées, le deuxième demi-tour se fait grâce à la force centrifuge, qui permet à l'air d'être compressé dans la chambre à combustion. Le mélange étant comprimé, la bougie crée une étincelle, les gaz brulent , ce qui permet une autre rotation du vilebrequin, c'est le temps moteur .Pour finir, le piston remonte une nouvelle fois grâce à la force centrifuge, la soupape d'échappement s'ouvre, ce qui entraine l'échappement des gaz. 

II.10.2 Moteur gasoil : Le premier temps est la phase d'admission, la soupape d'admission s'ouvre et c'est seulement l'air qui rentre dans la chambre à combustion .Ensuite , lors de la phase de compression , en remontant le piston comprime l'air .Il est comprimé et chauffé à près de 540 degrés . Une fois l'air chaud et compressé , la soupape d'admission s'ouvre, le diesel pénètre dans la chambre à combustion . Le mélange s'auto-enflamme. Les gaz brûlent, ce qui fait descendre le piston et entraine un demi tour du vilebrequin , c'est le troisième temps . Enfin le piston remonte grâce à l'énergie cinétique, c'est l'échappement .

Pour ces deux types de moteur, sur les 4 temps, il n'y aura eu qu'une seule transmission d'énergie. Pour que le vilebrequin reçoive de l'énergie à un rythme plus soutenu, il faut augmenter le nombre de cylindres. Les temps moteurs étant décalés entre eux, plus les cylindres seront nombreux, plus le vilebrequin recevra de l'énergie ce qui permettra plus de puissance.

Pour l'éthanol, pour les moteurs essence, ou l'huile pour les moteur diesel , le fonctionnement est le même. Nous pouvons compléter le carburant traditionnel avec un complément plus écologique tant que le mélange peut s'enflammer dans la chambre à combustion et permettre la même efficacité. L'huile est un hydrocarbure lourd comme le diesel .lle s'auto-enflamme lorsqu'elle est montée à une température importante. En revanche, l'éthanol et l'essence (hydrocarbure léger) s'enflamment automatiquement au contact d'une étincelle. Nous comprenons donc facilement le fonctionnement de ces deux moteurs par rapport aux différents carburants.

II.11 Fonctionnement flex-fuel :

En France , le E85 peut être composé de 60 à 85% d'éthanol et complété avec de l'essence traditionnelle . En revanche , un moteur traditionnel ne peut pas fonctionner correctement avec cette dose d'éthanol. Les molécules d'octane (essence ) et d'éthanol sont différentes .

Formule développée, molécule d'octane (C8H18)

Formule développée, molécule d'éthanol (C2H5O)

Les deux liquides s'enflamment au contact d'une étincelle mais comme nous le voyons sur les formules développées des deux molécules, l'éthanol est composé d'oxygène, qui peut donc capter l'eau, alors que l'essence réagit très mal avec l'eau. De plus l'eau a une fonction très corrosive sur le moteur .Pour finir, l'alcool détériore les pièces en pvc et caoutchouc du moteur. Mais une alternative est possible, équiper le moteur d'un boitier électrique permettant de réguler l'arrivée d'éthanol dans la chambre à combustion. Ce boitier est appelé moteur Flex-fuel. Il ne s'agit pas d'un moteur à part entière, mais une adaptation des moteurs traditionnels.

Pour que la carburation soit optimale, avec de l'essence (SP95), il faut 1kilo d'air pour bruler 68 g d'essence, alors que le bioéthanol(E85) ne demande que 680 grammes d'air pour la même masse de carburant. Le boitier permet donc de faire entrer plus d'éthanol que d'essence pour une combustion optimale. Il est aussi composé de matériaux résistant à la corrosion.

II.12 Composition des carburants :

Dans le monde, de nombreux choix de carburants sont possibles, en fonction des moteurs, mode de vie...En France on dénombre 6 principaux carburants pour les voitures, et deux pour les avions et les bateaux (bâtiments)

-Nous connaissons le sans plomb 95 et 98 (SP95 et SP98). Le 95 est réservé aux véhicules anciens et le 98 aux véhicules plus neufs. Les deux carburants sont composés de 5% d'éthanol pour 95% d'essence. 

 -Le SP95 E10 est aussi commercialisé dans beaucoup de stations essence.Il a la propriété d'être composé de 10% d'éthanol. 

 -Pour finir avec les véhiculés essences, le E85 est composé d'environ 80% d'éthanol. Il nécessite le rajout d'un boitier électrique Flex-fuel.

-Dans les véhicules diesel, le choix est plus restreint. On peut trouver dans toutes les stations du gazole, qui est composé de 7% d'huile.

-Ou du B30, composé de 30% d'huile pour 70% de diesel (par hydrogénation) C'est cette huile qui va être mélangée au mazout ou au kérosène dans les mêmes proportions que pour le diésel.

-La possibilité de trouver un biodiesel par transesterification est plus importante car il nécessite beaucoup moins de gazole, ce qui permet de réduire les couts de production . Il faut compter entre 70 et 80 % d'huile et 20 à 30 % de gazole.

-Le total écolium est, lui, composé de 30% d'esther d'huile végétale pour le reste de gazole

Il est difficile de se procurer du biodiesel, car il n'existe que 5 réserves en France.

N'oublions pas que les composés de ces carburants ne concernent pas encore les microalgues dans les réserves de carburants accessibles à tous. Mais les proportions des differents composants des biocarburants seraient la même si les produits végétaux étaient d'origine microalgual.   

II.13 Encrassage du moteur : 

Aujourd'hui rouler avec du bioéthanol consomme 15% de plus qu'avec de l'essence traditionnelle mais en raison de la réduction de pollution importante, il est toujours intéressant de rouler avec du bioéthanol. En revanche, le biodiesel permet de faire le même nombre de kilomètres qu'avec du diesel mais il encrasse plus le moteur des voitures que du carburans traditionnel ce qui n'est pas le cas de l'ethanol.

II.14 Substitution du pétrole :

Et si les carburants traditionnels que nous utilisons venaient à disparaître , est ce que les microalgues pourraient assurer la relève ?

Un biocarburant 100% algual serait possible depuis la découverte d'une photo-enzyme appelée FAP ( Fatty Acud Photodecarboxylase ) , qui fait partie des 4 enzymes connues pouvant permettre aux microalgues de couper leurs acides gras en molécules d'hydrocarbures et de dioxyde de carbone grâce à une énergie lumineuse et donc la photosynthèse .C'est avec l'absorption de la lumière bleue que cette enzyme s'active et arrache au groupement carboxylique de l'acide gras un électron pour qu'une décarboxylation de manière spontanée transforme la molécule en une molécule d'hydrocarbure. Cette découverte nous permet d'envisager une indépendance par rapport au pétrole, une fois qu'elle sera maitrisée et couplée avec la réussite d'exploitation des microalgues. au niveau industriel. 

Mais ce biocarburant n'est encore qu'un rêve car aucun moteur n'a pu fonctionner grâce à ce carburant sans qu'il soit mélangé à l'essence . Cependant , les entreprises aéronautiques qui doivent réduire leur émissions de CO2 et d'oxyde d'azote sont dans l'obligation d'innover ! Nous avons donc beaucoup de raisons de croire que ,d'ici quelques années, son fonctionnement pourrait être prouvé .

Ce biocarburant pourrait être la solution parfaite. Mais son incapacité à se substituer au pétrole ( prix pas assez compétitif et trop élevé pour un rendement de 7000L/an par hectare insuffisant) expliquent sa difficulté de développement. Une alternative est de modifier génétiquement des espèces de microalgues afin d'améliorer leurs teneurs en acides gras pour obtenir plus d'huiles, voire même 35000L/an par Hectare. Même si cela reste à l'échelle d'un prototype, nous pouvons penser que le carburant traditionnel devrait disparaître pour laisser place à ce carburant algal. De nos jours, le pétrole est la première source de notre énergie et représente 31 àt 33% par an de notre consommation d'énergie . Une indépendance pétrolière ne se fera donc pas avant 2070, les réserves de pétroles étant établies à environ 50 ans , sans compter le nombre d'utilisation supplémentaire qu'il y aura d'ici là ... 

Conclusion : Bien que les algues soit très performantes en termes de rendement, les biocarburants de troisième génération ne font pas fonctionner un moteur. Il est donc difficile d'évaluer son efficacité. Mais notre développement se base sur le futur, et il est probable que plus tard, cette énergie soit considérée comme durable, une fois le principal problème de cout d'exploitation réglé.

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